PHOTOGRAPHIE
MARIA GONÇALVES MALTA & FELICIDADE COELHO
Gens du Barroso: les femmes du Portugal montagneux

Etre une femme dans le Portugal des terres, montagneux et profond, c’est presque et toujours symbole de douleur et de deuil. Les fichus noirs sont des indices de perte: perte de sa jeunesse que tout a menacé ou perte du chef de famille qui fut dominant ou, plus douloureux encore, les deux pertes à la fois...
Maria Gonçalves Malta, 82 ans, mère célibataire:
«Alors jeune homme vous aimez photographier des vieilles dames? Vous savez, j’étais très jolie lorsque j’avais 23 ans. Vous voulez voir?»
Comme dirait Carpinejar,
«j’ai vieilli... j’ai beaucoup d’enfance devant moi».
Etre une femme dans le Portugal des terres, montagneux et profond, c’est presque et toujours symbole de douleur et de deuil. Les fichus noirs sont des indices de perte: perte de sa jeunesse que tout a menacé ou perte du chef de famille qui fut dominant ou, plus douloureux encore, les deux pertes à la fois.
La famille c’est le monde de l’homme par excellence, où les enfants et les femmes demeurent des êtres quasi insignifiants et apeurés: Il n’appartient pas à l’homme de baiser la main du clergé... Il n’y a de joie chez les veuves que lorsque l’indiscipline féminine dépasse l’exagération de l’indiscipline des hommes.
On nomme honteusement cela le déshonneur. Embrassez-vous gens de toute part. Ce dernier semble être, malgré tout, l’unique cri musical de ces femmes quasi sans existence, résignées et altruistes; sans autre pouvoir que celui des tâches insignifiantes (la cuisine, les enfants...)
Des femmes tant de fois en larmes, mais toujours en quête d’un monde meilleur, tentant au final une fugue, un hymne à la joie.
MARIA GONÇALVES MALTA
(82)
Vilar
Boticas, VILA REAL
FELICIDADE COELHO (74)
Vilarinho Seco
Boticas, VILA REAL
Films
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